Les membres de SEMA s’expriment d’une seule voix contre la stigmatisation, la violence et l’impunité

SEMA, le Réseau Global des Victimes et Survivantes pour mettre fin à la violence sexuelle de guerre, représente actuellement des survivantes de violence sexuelle liée à des conflits dans plus de 20 pays, de l’Afrique et l’Amérique du Sud au Moyen-Orient et à l’Europe. Ensemble, ces survivantes attirent l’attention mondiale sur l’usage constant de la violence sexuelle comme arme de guerre, et réclament les changements nécessaires pour mettre fin à la violence et rendre justice.

Les membres de SEMA intègrent des discussions cruciales sur la paix et la sécurité au niveau international et national. Elles influencent les politiques et les programmes en plaidant pour des changements dans la façon dont nous traitons les violences sexuelles dans les conflits.

Le réseau SEMA permet à ses membres de partager leurs expériences, de se former mutuellement sans intermédiaire, d’échanger des bonnes pratiques. Les membres se soutiennent mutuellement, deviennent plus fortes et sont mieux à même d’atteindre celles qui souffrent encore dans la solitude. Chaque survivante dans ce réseau connaît le poids et le coût des stigmates qu’elles portent, et cette conscience nourrit constamment leur résolution de travailler solidairement à briser le silence, à améliorer l’accès des victimes au soin, et à éliminer l’impunité des coupables.

Un réseau jeune et actif

En 2017, les survivantes de la violence sexuelle de 15 pays se sont rencontrées à Genève, pour la première d’une série de retraites internationales de survivantes. Dès le départ, l’idée de travailler ensemble a généré enthousiasme et soutien énergique des survivantes. Leur puissante revendication était claire : « Rien sur nous, sans nous ». Aujourd’hui, leur réseau rassemble des survivantes qui travaillent avec des organisations de pointe qui les soutiennent dans leur parcours de guérison et de plaidoyer. En se rassemblant et en s’exprimant, elles retournent la honte sur les coupables, brisent le silence et les stigmates, et appellent la communauté internationale à agir et à honorer ses engagements pour en finir avec la violence sexuelle dans les conflits.

Hier victimes, aujourd’hui survivantes, ces femmes ont une expertise issue de leur expérience directe, vécue. Les membres de SEMA veulent construire elles-mêmes la prise de conscience de la réalité et des conséquences de la violence sexuelle liée aux conflits dans le monde. Elles veulent être partie prenante des solutions qui contribuent à reconstruire les communautés dans le monde entier.

Les membres de SEMA ont identifié leurs objectifs centraux

  • Faire prendre conscience de la réalité et des conséquences de la violence sexuelle liée aux conflits dans le monde
  • Gérer une plateforme internationale sécurisée où les survivantes peuvent se rassembler et construire le récit de la violence sexuelle de guerre
  • Promouvoir le modèle holistique de soin aux victimes, intégrant à l’approche médicale le soutien psycho-social, légal et le développement de moyens de subsistance
  • Plaider pour l’abolition de la violence sexuelle comme arme de guerre

Les membres de SEMA travaillent avec des acteurs essentiels, responsables de la conception et de la mise en œuvre de politiques qui affectent les communautés ravagées par la violence sexuelle liée aux conflits.

Cela signifie rencontrer les gouvernements et les organisations internationales pour influer sur des changements concrets dans la façon dont la violence sexuelle en conflit est abordée.

Les survivantes ont pris part à des dialogues essentiels en 2019. Parmi les temps forts de l’action de SEMA en 2019 :

  • En janvier, des membres de SEMA se sont réunies à New York avec Nadia’s Initiative et la représentante spéciale des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits, pour exprimer leurs recommandations sur l’initiative internationale des réparations aux survivantes.
  • En mars, des membres de SEMA se sont rendues à New York, à la 63ème session de la commission des Nations Unies sur le statut des femmes, où elles ont réclamé un accès universel au soin holistique pour toutes les victimes de viol de guerre.
  • En avril, une membre de SEMA a présenté au Conseil des Droits de l’Homme à Genève les principales recommandations d’un rapport conjoint soumis à la Revue Périodique Universelle de RDC. Le rapport souligne le besoin de lutter contre l’impunité, d’aborder le manque d’accès aux réparations et au soin holistique, et le besoin urgent de mettre en œuvre de la prévention et une stratégie efficace pour instaurer l’égalité entre hommes et femmes en RDC.
  • En août, des membres du Réseau global se sont jointes au Dr. Mukwege pour une réunion en Colombie, avec un engagement durable et dynamique avec le réseau national.
  • Le 30 octobre, à New York, des survivantes ont participé au lancement du Fond Global pour les Survivantes, l’initiative pour les réparations dirigée par le Dr. Mukwege et Nadia Murad et présentée pendant une manifestation des Nations Unies pour marquer le 10ème anniversaire du Mandat des Nations Unies sur la violence sexuelle. Elles ont témoigné de façon convaincante sur leurs réalités et le besoin pressant de transformer les approches centrées sur les survivantes.
  • Des membres de SEMA se sont aussi réunies et ont participé à des ateliers en Ukraine début août, et au Kosovo en novembre.